Des scientifiques parisiens participent à un projet européen sur la pollution lumineuse
L’étude vise à mesurer les effets de l’éclairage nocturne urbain sur la biodiversité locale et la santé humaine.
mardi 17 juin 2025 à 14:10 | Par Mathieu Perrot
Une vaste étude européenne sur la pollution lumineuse vient de démarrer à Paris, réunissant des scientifiques de plusieurs pays pour analyser les effets de l’éclairage urbain sur l’environnement et la santé publique.
Le projet, coordonné par l’Observatoire de Paris, s’appuie sur un réseau dense de capteurs installés dans différents quartiers de la capitale et dans sa périphérie immédiate afin de mesurer en continu l’intensité lumineuse nocturne.
Les premières données confirment une forte variabilité selon les zones : les grands axes et monuments emblématiques affichent des niveaux de luminance jusqu’à cent fois supérieurs à ceux des parcs urbains ou des banlieues pavillonnaires.
L’objectif est de mieux comprendre comment cette pollution lumineuse perturbe les rythmes biologiques des humains, favorise certaines pathologies comme les troubles du sommeil et désoriente de nombreuses espèces animales nocturnes.
Des observations ciblées sont menées sur les populations d’insectes pollinisateurs, d’oiseaux migrateurs et de chauves-souris, particulièrement sensibles à l’intensification artificielle de la lumière nocturne.
L’étude intègre également une composante sociale, en recueillant le ressenti des habitants via des enquêtes qualitatives sur leur perception de l’éclairage public et son impact sur la qualité de vie nocturne.
Les chercheurs examinent les politiques d’aménagement urbain récentes visant à réduire l’intensité lumineuse en éteignant certains monuments à partir d’une certaine heure ou en adaptant l’éclairage selon la fréquentation réelle des zones concernées.
Les résultats permettront d’alimenter les recommandations européennes sur la gestion durable de l’éclairage urbain, conciliant sécurité, confort et respect des écosystèmes naturels environnants.
L’équipe espère qu’à l’issue du projet, les grandes métropoles européennes disposeront de données concrètes pour ajuster leurs stratégies d’urbanisme lumineux dans une logique de sobriété énergétique et de préservation de la biodiversité.